Toujours soucieux de faire partager la beauté de ses découvertes et de ses domaines au grand public, Paul Ricard se lance dans les grands travaux d’aménagements touristiques de Méjanes.
Très vite, deux restaurants ouvrent leurs portes. « Chez Bob » - qui deviendra plus tard Le Mazet du Vaccarès – et Le Méjanes – qui réouvrira ses portes en 2020 sous le nouveau nom de « La Bergerie de Méjanes ». A l’époque, Paul Ricard y sert l’apéritif à tous. Gratuitement.
Une quinzaine de cabanes camarguaises sont construites comme hébergements pour les voyageurs.
Les arènes sont érigées avec la participation de Jean-Jacques Lamotte, pour y organiser des courses camarguaises, des corridas, des spectacles équestres et des jeux de gardians.
La Manade Ricard est constituée. L’élevage des chevaux et des taureaux Camargue et espagnols sur le Domaine se développe. Le premier étalon, Coucou - destrier de la Caraque Blonde et mon cheval de surcroit - avec les hongres Vagabond, Moustique et le Parisien, sont les favoris de la famille et conduisent vaillamment les touristes à travers les marais, jusqu’à la mer. Par la digue. Aux rênes de la manade et des spectacles dans les arènes, ce sont trois grands personnages. Marius Lescot, Charles Fidani et Ramon Gallardo.
En 1955, Le Domaine est à l’honneur pour la Société Ricard. Le calendrier officiel de l’entreprise cette année là, est d’ailleurs dédié à Méjanes. Quelle fierté pour les gens du Domaine !
Les touristes affluent. Nombreux. Des autobus débarquent de la France entière.
Après les années d’abandon, puis de guerre, le Domaine de Méjanes devient un paradis de joie, de fêtes, de rencontres. De découverte des traditions de Camargue.
Si ancrées. Si fortes. Si vivantes.
Encore une fois, Paul Ricard réalise ce qui lui est le plus cher. Rendre les gens heureux. Et ce n’est que le début.
Sans doute influencé par ses voyages aux États-Unis et peut-être conseillé par son ami, le directeur des chemins de fers américains dont nous recevions l’épouse chaque été à Méjanes, Paul Ricard à l’idée de créer en 1968, le Petit Train de Méjanes.
Un train unique, qui se déplacerait sur des rails.
Qui permettrait aux touristes de découvrir le Domaine de façon insolite et exclusive.
Un train composé de trois wagons pittoresques de 32 places au total, accrochés à deux locomotives dont la cheminée et le pare-bœuf nous replongent dans les ambiances de westerns…
Paul Ricard trace alors lui-même le parcours sur 3,5km.
Au départ de la place des arènes, sur les bords de l’étang du Vaccarès, le long de la réserve naturelle, au plus près de la flore et de la faune de Camargue, puis devant le vieux château forteresse jusqu’au point de départ.
Et comme dans tous bons westerns, le train sifflera (ou plutôt sonnera 3 fois sur son parcours !) C’est dans les ateliers de sa société, à Marseille, que Paul Ricard fait dessiner et construire le petit train. Une fois terminé, il est acheminé par la route jusqu'au Domaine de Méjanes.
Le 6 mai 1968, Paul Ricard est à bord pour le premier voyage de cette innovation.
Le premier train touristique et jusqu’à ce jour, le seul, sur rails en Camargue !
Encore une belle première pour l’époque. Pour sensibiliser les dizaines de milliers de touristes - qui viennent chaque année de la région et du monde entier - à la beauté et à la préservation de ce paradis qu’est notre belle Camargue.
