Galerie de portraits

Louis Delavalle

Dans les années 60, lorsque le père noël est trop débordé… c’est Louis Delavalle qui le remplace. Les noëls à Méjanes sont des moments suspendus, de pure magie. Après le dîner, c’est souvent à cheval que les convives partent tous ensemble au village d’Albaron, célébrer la messe de minuit…

Né en 1932, « année de la première bouteille de Ricard» comme il aime le préciser, Louis Delavalle est embauché à 17 ans par Paul Ricard à l’usine de Marseille. Il va faire ensuite « son chemin ». Comme ouvrier d’abord, puis comme coursier administratif, comme chauffeur de mon père, comme tenancier du restaurant de Méjanes puis de celui de l’Ile de Bendor une saison.

Enfin, il rentre au sein de la fine équipe constituée par mon oncle Louis Thiers pour la création des Clubs Taurins Ricard en 1955… Cette autre aventure humaine, incroyable, créée et orchestrée par Louis Thiers, avec pour toile de fond toujours, le Domaine de Méjanes.

Les Clubs Taurins Paul Ricard l’histoire de tous les aficionados de France. Des moments de convivialité intense, de rencontres, de partages, d’émotions, que nous conservons chacun, intacts dans nos cœurs.

Revenons à Louis Delavalle. Avec son collaborateur Marcel Salem, il sillonne les routes du sud de la France pour créer de nouveaux clubs et présenter aux membres, les films tauromachiques de notre cinémathèque. L’occasion de rendez-vous très appréciés de convivialité entre aficionados.

Marcel Salem commente les films diffusés. Il écrit aussi, fort bien, et réalise les catalogues pour la société, sans oublier ses beaux ouvrages sur la Camargue…

Tous deux, comme leurs compères Palomo, Luis Marotto, René Reynier,… assistent aux corridas, courses camarguaises et landaises en tant que représentants de la société Ricard, partenaire de tous les événements tauromachiques à l’époque.

Louis Delavalle se souvient, ému des croisières des Clubs Taurins Paul Ricard. Ces croisières d’une semaine qui permettent de participer à des Ferias en Espagne tout en profitant du tourisme et l’amitié qui se lie entre les adhérents des clubs. 14 000 licenciés environ… Des croisières organisées par Louis Thiers pour la société avec des bateaux privatisés d’une capacité de 800 à 1000 passagers…

Un jour, en escale à Alicante, Louis Delavalle rencontre un jeune homme de 17 ans, espagnol et jeune torero inconnu. Les deux hommes sympathisent vite. L’espagnol va promettre dans une discussion et pour une raison qui m’est inconnue, que s’il devient un jour grand torero, il offrira à Louis, un beau costume… Cet espagnol là s’appelle Manzanares (Jose Maria Dolls Abellan)… qui, comme vous le savez, va devenir célébrissime. Les deux hommes se voient régulièrement sans jamais reparler du costume. Et 25 ans plus tard, à sa despedida aux Arènes d’Arles, le Maestro va annoncer à Louis Delavalle que son costume est prêt.

Michel Salvadorini dit « Palomo » lui, a commencé à Méjanes à 22 ans, aux côtés de Guitou Lapeyre à la promenade à cheval.

Il participe à l’inauguration de l’usine Ricard à Dijon, et de la promotion du Domaine de Méjanes avec la tournée à cheval dans les centres villes…

Il devient vite l’ami de Philippe Thiers, le fils de Louis Thiers. Un jour, Philippe lui propose de lui faire visiter Marseille sur son scooter. Et notre gardian camarguais va ainsi découvrir la cité Phocéenne grâce à celui qui deviendra comme un frère. C’est d’ailleurs Philippe qui lui donne le surnom de Palomo… à la sortie d’une corrida à Arles à laquelle ils assistent ensemble avec Gérald Pellen. Ce jour là, c’est le torero préféré de Palomo qui triomphe… Palomo Linares.

Un jour Louis Thiers lui propose de le rejoindre dans l’équipe des Clubs Taurins. Il accepte volontiers et va rapidement, en plus d’apporter des membres trentenaires comme lui, développer les Clubs Taurins Paul Ricard dans toute la région du Sud Ouest.

C’est la grande époque des Clubs Taurins à Méjanes. Celle des bals, des soirées plus intimes aussi autour du bar avec Manitas de Plata, des diners de noël et des réveillons du jour de l’an au restaurant du domaine, des loteries, des élections des Miss, des assemblées générales aux milliers de participants avec les remises des trophées,….

Il se souvient lui aussi des croisières des Clubs Taurins avec les belles majorettes qui, dans le centre-ville de chaque escale présentent leur spectacle devant les passants médusés… quels événements que ces escales au cours desquelles s’organisaient des visites, des rencontres officielles, et bien sûr, l’accès privilégiés aux corridas.

Le temps a passé. Une page vient de se tourner, place maintenant à l’Union des Clubs Taurins de France ! A elle d’écrire une nouvelle histoire.